Crèche Michel 2011

Comme je n’ai pas encore terminé la crèche provençale, voici toujours la crèche allemande que j’ai réalisée dans mon bureau. Je vous montrerai la provençale quand la poissonnière et la bugadièro seront revenues d’Arles. Un four avec plein de pièces uniques a cuit à grès, 200° de trop, je n’ai toujours pas fait le moule de la bergère, il faudra donc un peu de patience.



Voici toujours la crèche Marolin qui provient de Steinach en Thuringe que j’ai rassemblée patiemment en faisant les brocantes. Je possède une douzaine de crèches de cette manufacture. A l’exception des rois et de l’unique bergère qui sont des pièces contemporaines, les autres personnages montrés ici datent pour la plupart des années ’30. Ceux-ci sont en papier mâché de grande taille, 17 cm pour les figures debout. L’éléphant fait 30 cm de long. Si vous parcourez le blog de Daniel à la rubrique de la crèche allemande de René Pesante, il s’agit de la même série. Vu le peu de place, elle est montée sur le couvercle d’un pétrin provençal, j’ai essayé d’occuper au mieux l’espace et de donner un mouvement vers la Nativité.



Il y avait dès les années 1860 une fabrication de figures de crèches dans cette région de l’Allemagne. Le fondateur Richard Mahr travaille à Sonneberg pour la firme Appel (cfr la rubrique que j’avais consacrée à mon expo de crèches allemandes). Il fonde sa propre manufacture en 1900. Son style est encore celui des personnages de style nazaréen, c’est-à-dire orientalisant. Il correspond au style sulpicien en France.

A la fin des années ’20, Mahr s’attache les services d’un modeleur Julius Weigelt (1901-1982) qui va orienter les nouvelles créations vers un style plus régional représentant les types populaires et fermiers locaux du début de siècle.

La firme connaît une expansion croissante jusque la seconde guerre mondiale. Beaucoup de membres du personnel sont réquisitionnés. Après guerre, Steinach appartient désormais à la RDA. La production de crèches n’est pas encore interdite, mais des lois nouvelles pénalisent les firmes privées au profit d’une économie collective. L’essentiel de la production est exporté vers l’ouest.

En juin 1958, un incendie encore inexpliqué à ce jour ravage les locaux. De nombreux modèles vont disparaître. C’est le cas du berger qui se trouve juste devant la bergère et de celui qui porte l’agneau sur les épaules.









Vers 1970, la politique communiste se durcit et la fabrication des crèches est interdite. L’essentiel des moules seront heureusement préservés. Il faudra attendre 1990 et la chute du Mur de Berlin pour voir reprendre la fabrication. La composition des pâtes de papier mâché avait miraculeusement était conservée écrite à la craie sur une porte des anciens ateliers. Les couleurs actuelles sont un peu moins nuancées. La fabrication reste cependant de grande qualité. Tous les modèles, même s’ils sont conservés ne sont plus réédités.

Ce week-end, j’ai ressorti aussi cette belle crèche en précieuse porcelaine Lladro fabriquée à Valence en Espagne. Je l’avais trouvée sur la brocante de Ciney il y a quelques années. Les personnages enfantins de 21-22 cm sont des tirages limités. J’ai eu la chance de trouver les deux de l’extrême droite vendredi : l’enfant qui s’éveille et le couple qui regarde avec la chandelle.


Elle est intéressante à plus d’un titre. La petite bergère offre un coq. Dans la tradition espagnole, la messe du coq correspond à la messe de Noël.


D ‘autre part, les mages au lieu d’offrir l’or, l’encens et la myrrhe apporte à la place du père Noël les cadeaux aux enfants. Il y a ici un nounours, un paquet et une petite voiture. D’où l’intérêt des trois enfants de droite.


Vous noterez aussi que j’ai fait deux sapins cette année…

Magnifiques crèches comme tu sais si bien les faire,j'ai quand même une préférence pour la crèche allemande avec ses très beaux santons.

Moi aussi, j'aime bien l'allemande mais l'espagnole est d'une finesse.
Merci pour ces découvertes!

De très belles crèches, accompagné de son historique ( comme Michel sait le faire).
J'ai une préférence pour les personnages espagnols, simples, et fins. Et elle est très mise en valeur entre ces deux sapin de noël.

Pour moi c'est la crèche allemande qui m'impressionne le plus, elle est vraiment superbe.

très beaux santons extraits d'une collection impressionnante!!!

Ah la crèche allemande, quelle beauté. En plus cela fait ressortir de doux souvenirs de Noël, j'ai passé mon enfance en Allemagne et si alors j'admirais les personnages allemands, certains en bois sculptés, mes petits copains allemands enviaient mes santons !
Merci de nous les faire admirer et bravo pour ta collection.

Comme quoi, il y en a pour tous les goûts. Les deux types très différents touchent la sensibilité de chacun. Je dois avoir une soixantaine de crèches espagnoles et une bonne centaine d'allemandes Cigale. Je remets encore quelques mages dont des espagnols et des allemands.