Mireille-Message à très courte validité
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Mireille-Message à très courte validité
Bonjour,
Comme nous sommes toujours dans l'année du cent cinquantenaire de la publication de Mirèio de F. Mistral, l'opéra Garnier de Paris a choisi pour sa soirée d'ouverture la Mireille de Charles Gounod. La retransmission en direct aura lieu ce lundi 14 septembre à 20 h 35 sur FR3. Le compositeur avait passé trois mois à St-Remy à l'hôtel Ville Verte qui existe toujours. L'opéra est présenté pour la première fois au public le 19 mars 1864 au théâtre lyrique. Succès d'estime, mais oeuvre très longue, en 5 actes. L'oeuvre est remaniée pour une nouvelle présentation en décembre de la même année. Mme Carvalho épouse du directeur du théâtre tient le rôle de Mireille et veut du brillot, avec notamment l'air de l'hirondelle, elle se plante complètement!
L'oeuvre connaît divers remaniements. Passe de cinq à trois actes entrecoupés de dialogues parlés d'où le nom d'opéra comique alors que l'héroïne meurt à la fin (en réalité, elle est élevée au ciel par les Saintes-Maries, elle incarne l'âme provençale et est finalement immortelle).
Il faut attendre 1939 pour que Henri Busser, disciple de Gounod aidé de Guy Ferrant retrouvent la partition originale, celle qui est jouée aujourd'hui.
Dans la distribution des rôles:
Mireille: Inva Mula, soprano
Vincent:Charles Castronovo, ténor
Ourrias: Franck Ferrari, baryton
Ramon: Alain Vernhes, baryton-basse
Orchestres et choeurs de l'opéra de Paris sous la direction de Marc Minkowski.
A voir, à écouter surtout. Chaque version que j'ai vue m'a déçue pour la mise en scène et surtout les costumes.
Comme nous sommes toujours dans l'année du cent cinquantenaire de la publication de Mirèio de F. Mistral, l'opéra Garnier de Paris a choisi pour sa soirée d'ouverture la Mireille de Charles Gounod. La retransmission en direct aura lieu ce lundi 14 septembre à 20 h 35 sur FR3. Le compositeur avait passé trois mois à St-Remy à l'hôtel Ville Verte qui existe toujours. L'opéra est présenté pour la première fois au public le 19 mars 1864 au théâtre lyrique. Succès d'estime, mais oeuvre très longue, en 5 actes. L'oeuvre est remaniée pour une nouvelle présentation en décembre de la même année. Mme Carvalho épouse du directeur du théâtre tient le rôle de Mireille et veut du brillot, avec notamment l'air de l'hirondelle, elle se plante complètement!
L'oeuvre connaît divers remaniements. Passe de cinq à trois actes entrecoupés de dialogues parlés d'où le nom d'opéra comique alors que l'héroïne meurt à la fin (en réalité, elle est élevée au ciel par les Saintes-Maries, elle incarne l'âme provençale et est finalement immortelle).
Il faut attendre 1939 pour que Henri Busser, disciple de Gounod aidé de Guy Ferrant retrouvent la partition originale, celle qui est jouée aujourd'hui.
Dans la distribution des rôles:
Mireille: Inva Mula, soprano
Vincent:Charles Castronovo, ténor
Ourrias: Franck Ferrari, baryton
Ramon: Alain Vernhes, baryton-basse
Orchestres et choeurs de l'opéra de Paris sous la direction de Marc Minkowski.
A voir, à écouter surtout. Chaque version que j'ai vue m'a déçue pour la mise en scène et surtout les costumes.
Dernière édition par Michel le Lun 14 Sep - 19:47, édité 1 fois
Michel- Messages : 1857
Date d'inscription : 29/02/2008
Age : 59
Localisation : Belgique
Re: Mireille-Message à très courte validité
Belle production dans l'ensemble, voix magnifiques parfaitement audibles, décors simples, mais atmosphère réaliste. La traversée du Rhône était belle.Par contre, pour ce qui est des Arlésiennes et des costumes, erreur de casting! C'était la petite Maison dans la Prairie!
On peut juste regretter aussi que Mireille, excellente comédienne doublée d'une chanteuse remarquable avait des cheveux blonds. Voici à quoi devait ressembler le costume de simplicité du temps de Mirèio vers 1860. Nous sommes très loin du costume de mireille moderne porté vers 1900. Sur cette coiffe, lors de son départ pour les Saintes, Mireille oublie de mettre le chapeau de provençale, le chapeau à la bérigoulo aux larges ailes qui conserve le teint clair et évite l'insolation. Ce sont des photos prises avec la Respelido prouvençalo, le groupe de St-Remy.
La chevelure peut étonner pourtant si on relit Mistral il décrit son héroïne avec précision:
Mireille était dans ses quinze ans...
Côtes bleues de Fontvieille et vous collines baussenques,
et vous plaines de Crau,
Vous n'en aviez pas vu d'aussi belle!
Le gai soleil l'avait éclose;
Et frais , ingénu, son visage à fleur de joues avait deux fossettes.
Et son regard était une rosée
qui dissipait toute douleur...
Des étoiles, le rayon était moins doux et moins pur;
Il lui brillait de noires tresses
Qui tout le long formaient des boucles;
Et sa poitrine arrondie
était une pêche double et pas encore bien mûre.
Le texte provençal est plus parlant, mais le nombre de membres augmente sans cesse, nous avons dépassé les 250 membres, et je crains que tout le monde ne comprenne pas la langue.
Autre costume, ici endimanché, qui est sensiblement de la même époque.
Les cheveux commence à apparaître et la coiffe n'enserre plus complètement la tête.
Pour ceux qui modèlent leurs santons, ce sont des exemples intéressants.
La récolte des cocons. Après avoir dévoré des tonnes de feuilles de mûrier cueillies par les magnanarelles, les vers à soie font leurs cocons. On peut voir la récolte sur les branches de genêt. Ils seront ébouillantés et on pourra ensuite dévider les fils de soie.
Pour terminer par un clin d'oeil, pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ma trombine, en costumes de fête, le parrain (votre serviteur) et le filleul, tous les deux couverts de poussière; Laurel après deux heures non stop à jouer du galoubet et du tambourin et Hardy à courir plié en deux d'un côté à l'autre de la scène pour prendre des photos . Les pièces de mon costume sont partie refaites à partir de tissus anciens et partie authentiques. Le pantalon malgré la taillole est méchamment descendu...lol
On peut juste regretter aussi que Mireille, excellente comédienne doublée d'une chanteuse remarquable avait des cheveux blonds. Voici à quoi devait ressembler le costume de simplicité du temps de Mirèio vers 1860. Nous sommes très loin du costume de mireille moderne porté vers 1900. Sur cette coiffe, lors de son départ pour les Saintes, Mireille oublie de mettre le chapeau de provençale, le chapeau à la bérigoulo aux larges ailes qui conserve le teint clair et évite l'insolation. Ce sont des photos prises avec la Respelido prouvençalo, le groupe de St-Remy.
La chevelure peut étonner pourtant si on relit Mistral il décrit son héroïne avec précision:
Mireille était dans ses quinze ans...
Côtes bleues de Fontvieille et vous collines baussenques,
et vous plaines de Crau,
Vous n'en aviez pas vu d'aussi belle!
Le gai soleil l'avait éclose;
Et frais , ingénu, son visage à fleur de joues avait deux fossettes.
Et son regard était une rosée
qui dissipait toute douleur...
Des étoiles, le rayon était moins doux et moins pur;
Il lui brillait de noires tresses
Qui tout le long formaient des boucles;
Et sa poitrine arrondie
était une pêche double et pas encore bien mûre.
Le texte provençal est plus parlant, mais le nombre de membres augmente sans cesse, nous avons dépassé les 250 membres, et je crains que tout le monde ne comprenne pas la langue.
Autre costume, ici endimanché, qui est sensiblement de la même époque.
Les cheveux commence à apparaître et la coiffe n'enserre plus complètement la tête.
Pour ceux qui modèlent leurs santons, ce sont des exemples intéressants.
La récolte des cocons. Après avoir dévoré des tonnes de feuilles de mûrier cueillies par les magnanarelles, les vers à soie font leurs cocons. On peut voir la récolte sur les branches de genêt. Ils seront ébouillantés et on pourra ensuite dévider les fils de soie.
Pour terminer par un clin d'oeil, pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ma trombine, en costumes de fête, le parrain (votre serviteur) et le filleul, tous les deux couverts de poussière; Laurel après deux heures non stop à jouer du galoubet et du tambourin et Hardy à courir plié en deux d'un côté à l'autre de la scène pour prendre des photos . Les pièces de mon costume sont partie refaites à partir de tissus anciens et partie authentiques. Le pantalon malgré la taillole est méchamment descendu...lol
Michel- Messages : 1857
Date d'inscription : 29/02/2008
Age : 59
Localisation : Belgique
Re: Mireille-Message à très courte validité
Vraiment un beau spectacle comme on aimerait que la télé en montre plus souvent.
Un grand moment d'opéra avec des personnages crédibles dans leur rôle. Mireille et Vincent sont jeunes et beaux et je pense que la mise en scène a davantage mis l'accent sur le thème universel de l'amour plus fort que les contraintes sociales ou familiales. D'où un décor qui n'est pas typiquement provençal. le champ de blé, la colline évoquent un paysage rural en général, ce qui a pour avantage de nous épargner de voir l'habituel champ de lavande ou d'olivier ou de tournesols genre Van Gogh ! D'où également des costumes choisis pour évoquer plus la ruralité en général avec des tons en harmonie avec le décor que le costume provençal, encore que l'on pouvait distinguer dans les figurants ou les choristes quelques tenues provençales. J'ai trouvé un peu excessif le final dans le genre "cucul-la-praline" la montée des marches vers la croix de pierre au moment de la mort de Mireille comme une sorte d'élévation vers le paradis. S'agissant d'une belle histoire d'amour j'aurais préféré qu'elle finisse en laissant Mireille dans les bras de Vincent son amoureux ! Ce final transforme l'amour en contemplation divine comme s'il y avait toujours une culpabilité de l'amour à purifier ou se faire pardonner comme dans le final de Faust où Marguerite chante "anges purs anges radieux portez mon âme au sein des cieux".
Un grand moment d'opéra avec des personnages crédibles dans leur rôle. Mireille et Vincent sont jeunes et beaux et je pense que la mise en scène a davantage mis l'accent sur le thème universel de l'amour plus fort que les contraintes sociales ou familiales. D'où un décor qui n'est pas typiquement provençal. le champ de blé, la colline évoquent un paysage rural en général, ce qui a pour avantage de nous épargner de voir l'habituel champ de lavande ou d'olivier ou de tournesols genre Van Gogh ! D'où également des costumes choisis pour évoquer plus la ruralité en général avec des tons en harmonie avec le décor que le costume provençal, encore que l'on pouvait distinguer dans les figurants ou les choristes quelques tenues provençales. J'ai trouvé un peu excessif le final dans le genre "cucul-la-praline" la montée des marches vers la croix de pierre au moment de la mort de Mireille comme une sorte d'élévation vers le paradis. S'agissant d'une belle histoire d'amour j'aurais préféré qu'elle finisse en laissant Mireille dans les bras de Vincent son amoureux ! Ce final transforme l'amour en contemplation divine comme s'il y avait toujours une culpabilité de l'amour à purifier ou se faire pardonner comme dans le final de Faust où Marguerite chante "anges purs anges radieux portez mon âme au sein des cieux".
Re: Mireille-Message à très courte validité
Daniel, tu as mis là le doigt sur le point essentiel de l'histoire.
Mais je vais laisser: E. JENATTON
Professeur de Théologie Morale et Droit Canonique, auteur de :
MIREILLE
Poème religieux et théologique
Aix en Provence 1959
Il l'explique mieux que je ne pourrais le faire. C'est un peu long mais je pense que cela est instructif.
Mais je vais laisser: E. JENATTON
Professeur de Théologie Morale et Droit Canonique, auteur de :
MIREILLE
Poème religieux et théologique
Aix en Provence 1959
Il l'explique mieux que je ne pourrais le faire. C'est un peu long mais je pense que cela est instructif.
Nous sommes ici au point culminant du poème, et c'est rapidement que l'auteur nous y a menés.
Point de précautions oratoires, point de subtiles périphrases pour essayer de voiler l'éclat de la
vérité: dans la nuit de ce monde, un phare éblouissant projette la lumière.
Et le grand mot que l’homme oublie, le voici: la mort c'est la vie!
Dans l'Encyclique, Rerum, novarum, Léon XIII l'a répété presque mot à mot:
— Quand nous aurons quitté cette vie, alors seulement nous commencerons à vivre .
Tel est le vrai sens de la vie actuelle et de la mort, qui en est le terme; non pas le terme final, après
lequel il n'y aurait exactement plus rien, mais comme le vrai commencement de la véritable vie.
Mistral et Léon XIII, à trente-deux ans d'intervalle, se sont rencontrés pour nous dire, en termes
presque identiques, la profonde vérité qui commande toute la vie d'ici-bas, la profonde vérité sans
laquelle la vie elle-même est absurde, un voyage dans la nuit noire, un voyage sans aboutissement,
vérité sans laquelle le monde n'est qu'un mystère, comme le disait Léon XIII dans le même passage.
Nous avons, dans ce dixième Chant, une splendide leçon de théologie dogmatique et morale, la
Théologie de la fin ultime, qui commande toute la vie d'ici-bas. Que serait notre vie sans la fin
ultime? sans l'absolu auquel s'accroche tout le relatif? Saint Thomas nous le dit en une seule phrase:
Si la vie humaine était sans fin ultime, on ne pourrait rien désirer, aucune action ne trouverait son
terme, jamais l'intention de l'être agissant ne serait en repos. (Somme, Prima Secundœ, question 1,
article 3).
En effet, si la vie humaine était sans fin ultime, nous serions dans la position de voyageurs qui, au
guichet d'une gare, iraient demander un billet pour une destination inconnue! Singulière façon de
voyager! Aussi, dès les débuts de l'humanité, les hommes ont-ils été préoccupés du problème! Tous
l'ont résolu, mais pas avec le même bonheur.
(...)
Nous voici donc au Chant Onzième, le récit de la prodigieuse aventure: la Petite barque, sans rames
ni voiles, Partie des côtes de Judée pour aboutir aux rivages de Provence! et le commencement de
l'Evangélisation, auquel nous pouvons toujours croire, de foi humaine, cela va sans dire.
Un tel chant ne s'analyse pas; il se lit autrement mieux que les aventures méditerranéennes de
l'Odyssée ou de l’Enéide, et il se termine par le touchant récit de la réunion de la Provence à la
France, …et de même qu'au Rhône la Durance — perd à la fin son cours, — le gai Royaume de
Provence — dans le sein de la France, à la fin s'endormit.
— France, avec toi conduis ta sœur dit son dernier roi, je meurs! — Dirigez-vous ensemble là-bas
vers l'Avenir, — à la grande tâche qui voua appelle.... — Tu es la forte, elle est la belle: — vous
verrez fuir la nuit rebelle — devant la splendeur de vos fronts réunis .
Les Saintes remontent au Ciel, elles doivent y précéder Mireille, afin de lui préparer sa place:
(...)
Les Saintes sont remontées au Ciel, Mais Mireille ne mourra pas immédiatement: elle doit revoir les
siens, leur dire une dernière parole, non pas précisément de consolation, mais d'espoir en la vie
éternelle. Et comment pourrait-elle mourir sans avoir revu Vincent?
(...)
Le poème se termine sur une mort, non pas une mort quelconque, mais la mort radieuse, l'entrée dans
l’éternité.
Il aurait pu finir autrement, il ne pouvait mieux finir!
Re: Mireille-Message à très courte validité
Daniel, tu devrais déplacer le sujet et le mettre avec la littérature: Mirèio
Re: Mireille-Message à très courte validité
Ce texte est intéressant, surtout d'un point de vue très religieux. Plus prosaïquement je trouve que cette sublimation de l'amour dans la foi aurait pu visuellement être moins culpabilisante, plus conforme à l'esprit de la mise en scène et nous montrer une vision du ciel plus éthérée, plus aérienne et lumineuse que cette montée des marches du calvaire où Mireille faisait figure de pécheresse publique se repentant presque d'avoir été coupable d'aimer Vincent plutôt que la croix !
Comme si encore une fois la femme incarnait le mal, le péché !
A faire dans le pathétique, la mise en scène aurait pu suggérer la montée au ciel sur la barque des Saintes !
Dans ce final avec Carla Rutili ( attendre puis on voit des photos) la fin est plus "soft", plus crédible même si la mise en scène date .
Vocalement et musicalement c'est magnifique.
je ne résiste pas au plaisir de ce superbe "Anges du paradis" par Alain Vanzo :
Et en cherchant j'ai trouvé la scène finale que l'on a vu l'autre soir à la télé:
autre extrait:
Comme si encore une fois la femme incarnait le mal, le péché !
A faire dans le pathétique, la mise en scène aurait pu suggérer la montée au ciel sur la barque des Saintes !
Dans ce final avec Carla Rutili ( attendre puis on voit des photos) la fin est plus "soft", plus crédible même si la mise en scène date .
Vocalement et musicalement c'est magnifique.
je ne résiste pas au plaisir de ce superbe "Anges du paradis" par Alain Vanzo :
Et en cherchant j'ai trouvé la scène finale que l'on a vu l'autre soir à la télé:
autre extrait:
MISTRAL
Bonsoir,
Je souhaiterai comprendre l'importance d'Ourias pour que Ramon lui accorde sa fille.
Quelle est la postion sociale d'un "bouvier de Camargue"?
Que représente Ramon en tant que force par rapport au vanier Vincent et à son père?
Rigel
Je souhaiterai comprendre l'importance d'Ourias pour que Ramon lui accorde sa fille.
Quelle est la postion sociale d'un "bouvier de Camargue"?
Que représente Ramon en tant que force par rapport au vanier Vincent et à son père?
Rigel
RIGEL- Messages : 10
Date d'inscription : 07/12/2008
Age : 78
Localisation : Seine et Marne
Re: Mireille-Message à très courte validité
J'hésite encore à prendre le clavier puisque je sais que je serai d'office critiqué.
Il faut distinguer l'opéra qui est une adaptation du poème.
Les prétendants apparaissent dans le chant IV de l'oeuvre de Mistral. Ils sont aux nombre de trois. Deux sont décrits dès le départ avec précision Alari, le berger possédant un troupeau de 1000 bêtes, Véran le gardian qui avait 100 chevaux blancs et Ourrias (en français Elzéard). C'est sur son caractère et sa rudesse que Mistral attire l'attention et il consacre plusieurs strophes à ses exploits à dompter les taureaux et à la balafre qui lui barre le visage. Ce n'est pas le fat et le lâche de l'opéra.
Il y a d'ailleurs tout un sens ésotérique dans le combat d'Ourrias et de Vincent trop long à décrire ici.
Ourrias est très fortuné. L'explication nous est fournie dans le poème au chant VII lorsque Vincent et son père viennent demander la main de Mireille. La mère de cette dernière (qui est morte dans l'opéra) s'insurge contre la demande en mariage et rappelle:
"Tu as refusé le pâtre Alari,
-celui qui possédait mille bestiaux!
-refusé Veranet le gardien; rebuté
-par tes manières dédaigneuses,
-Ourrias, le si riche en vachettes;
-et puis un freluquet,
-un garnement (suffit) pour te séduire!
Le texte du chant IV parle de 300 bêtes à marquer au fer.
Quant à Ramon, c'est le Pater familias antique ancré dans la Provence romaine qu'est encore le Pays d'Arles au milieu du XIXe s. Mistral s'inspire de son père. Solennel dans les attitudes, catégorique dans les jugements, il préside les grands moments de la vie agraire, à la st-Jean, à la bénédiction de la bûche à Noël. Sa parole est écoutée et respectée. Il est conscient de ses responsabilités, il reconnaît les valeurs de l'homme. Il offre le gîte et le couvert à Vincent et Ambroise dans le chant I.
En refusant la main de sa fille, ce n'est pas le riche qui méprise le pauvre. Il les renvoie parce qu'ils deviennent une menace, tout comme Mireille d'ailleurs contre l'équilibre de son monde, de ses traditions et l'aboutissement de sa vie. C'est aussi l'opposition du sédentaire qui vit de la terre et qui la sert contre le nomade qui n'a que peu d'attaches.
Les vers du chant VII qui suivent la strophe précédente en témoignent et le sens est repris assez fidèlement dans l'opéra:
"Eh bien! vas-y, de porte en porte,
-avec ton gueux courir les champs!
-tu t'appartiens pars bohémienne!... Oui!
-A la Roucane,
-Avec Beloun la Roubicane
-Associe-toi!
-Sur trois cailloux, avec la Chienne,
-Va cuire ton potage
-Abritée sous la voûte d'un pont.
Voilà et désolé pour ceux qui me trouveront trop pédagogue. Je n'ai fait que citer Mistral.
Il faut distinguer l'opéra qui est une adaptation du poème.
Les prétendants apparaissent dans le chant IV de l'oeuvre de Mistral. Ils sont aux nombre de trois. Deux sont décrits dès le départ avec précision Alari, le berger possédant un troupeau de 1000 bêtes, Véran le gardian qui avait 100 chevaux blancs et Ourrias (en français Elzéard). C'est sur son caractère et sa rudesse que Mistral attire l'attention et il consacre plusieurs strophes à ses exploits à dompter les taureaux et à la balafre qui lui barre le visage. Ce n'est pas le fat et le lâche de l'opéra.
Il y a d'ailleurs tout un sens ésotérique dans le combat d'Ourrias et de Vincent trop long à décrire ici.
Ourrias est très fortuné. L'explication nous est fournie dans le poème au chant VII lorsque Vincent et son père viennent demander la main de Mireille. La mère de cette dernière (qui est morte dans l'opéra) s'insurge contre la demande en mariage et rappelle:
"Tu as refusé le pâtre Alari,
-celui qui possédait mille bestiaux!
-refusé Veranet le gardien; rebuté
-par tes manières dédaigneuses,
-Ourrias, le si riche en vachettes;
-et puis un freluquet,
-un garnement (suffit) pour te séduire!
Le texte du chant IV parle de 300 bêtes à marquer au fer.
Quant à Ramon, c'est le Pater familias antique ancré dans la Provence romaine qu'est encore le Pays d'Arles au milieu du XIXe s. Mistral s'inspire de son père. Solennel dans les attitudes, catégorique dans les jugements, il préside les grands moments de la vie agraire, à la st-Jean, à la bénédiction de la bûche à Noël. Sa parole est écoutée et respectée. Il est conscient de ses responsabilités, il reconnaît les valeurs de l'homme. Il offre le gîte et le couvert à Vincent et Ambroise dans le chant I.
En refusant la main de sa fille, ce n'est pas le riche qui méprise le pauvre. Il les renvoie parce qu'ils deviennent une menace, tout comme Mireille d'ailleurs contre l'équilibre de son monde, de ses traditions et l'aboutissement de sa vie. C'est aussi l'opposition du sédentaire qui vit de la terre et qui la sert contre le nomade qui n'a que peu d'attaches.
Les vers du chant VII qui suivent la strophe précédente en témoignent et le sens est repris assez fidèlement dans l'opéra:
"Eh bien! vas-y, de porte en porte,
-avec ton gueux courir les champs!
-tu t'appartiens pars bohémienne!... Oui!
-A la Roucane,
-Avec Beloun la Roubicane
-Associe-toi!
-Sur trois cailloux, avec la Chienne,
-Va cuire ton potage
-Abritée sous la voûte d'un pont.
Voilà et désolé pour ceux qui me trouveront trop pédagogue. Je n'ai fait que citer Mistral.
Michel- Messages : 1857
Date d'inscription : 29/02/2008
Age : 59
Localisation : Belgique
Ourias et Ramon
Mille mercis pour cette réponse approfondie.
Rigel
Rigel
RIGEL- Messages : 10
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Age : 78
Localisation : Seine et Marne
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