Santons et crèches de Provence
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claude andré Férigoule

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Message  bartoumiou Dim 2 Mar - 19:52

j'ai évoqué Claude André Férigoule dans le billet sur les sages femmes à propos du diorama du muséon Arlaten. Bien que n'étant pas un santonnier il me semble avoir sa place sur le forum.

Claude André Férigoule naît le 19 avril 1863 à Avignon Campagne Champfleury dans une famille d'agriculteurs.        
Après avoir effectué des études artistiques dans sa ville natale, il entre en 1888 à l'école des beaux-arts de Paris comme boursier, il fût l’ élève d’Alexandre Falguière . Il concourt  pour le  Grand Prix de Rome.
Il revient à Avignon en 1891 où il se marie le 9 août 1893 avec Adrienne Jeanne VINCENT, artiste peintre. Le couple reste à Avignon jusqu’en 1896.
 En 1897, il succède,  à  Marius DIEUDONNE, comme conservateur du Museon Arlaten et directeur de l'Ecole des Beaux Arts. Il quitte ces fonctions en avril 1924, remplacé par Horace RICHEBE. Il mit un terme à sa carrière de professeur de dessin au Collège Frédéric Mistral en l'année 1928.
Il est aux cotés de F Mistral pour la fondation du Muséon Arlaten et figure sur la photo des sept fondateurs : Frédéric Mistral, le Docteur Bayol, Honoré Dauphin, Mèste Eissetto (Henri Eyssette), le Docteur Marignan, Paul Mariéton et Claude Férigoule.
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Photo extraite du site de la ville de Manduel : CA Férigoule est le 3° à la droite de F Mistral

Avec Léo Lelée , le 20 juillet 1912, il participe à la première Assemblée générale du Syndicat d'Initiative en tant que vice-président et conservateur des musées d’Arles.

En 1929 où il réalise, comme l'avait fait en son temps son maître et ami Frédéric MISTRAL, son tombeau surmonté de cette pathétique veillée des trois vieilles arlésiennes.

Il décède à Arles le 6 aout 1946.

Quelques  œuvres :

Le monument Tavan à Châteauneuf-de-Gadagne (1908),
La  fontaine "La Durance, mère de l'Agriculture et du Commerce" à Châteaurenard (1909),
Le  buste de la République à Vernègues (1913),
Le monument Crousillat à Salon de Provence (1914),
Le monument Urpar à Arles (1917),
Le monument aux morts de Mouriès (1920),
Le buste du marquis de CHIAVARY du  Museon Arlaten
Le groupe de trois vieilles Arlésiennes surmontant son tombeau au cimetière de Trinquetaille (1929),
Le médaillon central du  tombeau de Charloun Riou au Paradou œuvre de René Iché (1932).
Claude Férigoule se joint à Théodore Rivière pour orner le socle du monument de Mistral d'un profil de Mireille

Les dioramas du Muséon Arlaten

Il réalise entre 1897 et 1899, à la demande de Frédéric Mistral, les dioramas du Museon Arlaten: « La Veillée Calendale » - « La Visite à l’accouchée » - « L’Arlésienne en prière dite Pregarello ».    

La correspondance entre F Mistral et CA Férigoule montre toute l’implication de Mistral dans la réalisation des dioramas ainsi dans une lettre datée du 25 mai 1897 il écrit :

« Mon cher Monsieur,       

Je me propose d'aller vous voir, dans l'après midi de vendredi prochain, 28 mai, pour causer du Museon Arlaten ou musée ethnographique que nous sommes en train de fonder à Arles.

Voici l'objet de ma visite. Dans une des salles du musée nous voulons reconstituer la cuisine ou pièce du rez-de-chaussée d'une grande ferme du pays d'Arles. ll y aura là une grande cheminée – et devant cette cheminée nous voudrions figurer, avec des mannequins grandeur nature (que l'on nous fera à Marseille, en carton pâte, je crois), la scène patriarcale du cacho-fiô, qui a lieu ou avait lieu la veille de Noël. Voici comment je verrais la chose. L'aïeul et l'aïeule, assis sous la cheminée, un de chaque côté. L'aïeul, en costume de vieux fermier (du temps du premier empire) tiendrait d'une main un verre de vin cuit qu'il verserait sur la bûche de Noël ,et de l'autre main bénirait la dite bûche en prononçant les paroles sacrées: "alègre, Diéu nous alègre!". Devant la cheminée serait dressée la grande table de Noël couverte des plats et emblèmes traditionnels. Entre la table et la cheminée, seraient debout les membres de la famille, à savoir: du côté de l'aïeule (en coiffe plate de vieille provençale), le fils, âgé d'une cinquantaine d'années, en costume de fermier d'Arles; à son côté, sa fille aînée (en coiffure actuelle, le ruban), puis un garçon avec taiolo, etc...Du côté de l'aïeule, la (mot "fille" barré) bru ou femme du fermier, en coiffe provençale d'il y a trente ou quarante ans à côté de la fermière, le fils de la fermière, en costume de laboureur (l'aguiado à la man), et après le fils, une jeune fille en coiffure de travail (cravate nouée sur les cheveux). Entre les deux groupes, de jeunes enfants costumés comme les petits paysans de jadis, calotte noire sur la tête, etc... D'un bout de la table, un berger de Crau, en cape de drap (...). C'est pour avoir grosso modo un dessin de ces deux têtes et de ces attitudes que je veux vous voir.

Recevez cher Monsieur, avec mes hommages à Mme Férigoule, l'expression de mes sentiments cordiaux. »

Du diorama évoquant la Chambre de l'accouchée, où celle-ci reçoit le sel, le pain, l'allumette et l'œuf pour le nouveau-né,  Jeanne de Flandreysy écrit en 1903 dans la « Vénus d’Arles et le Muséon Arlaten ».

« Cette scène est vraiment touchante, et les quatre provençales merveilleusement vêtues qui entourent la jeune épousée sont d'une beauté délicieuse. Monsieur Férigoule a certainement voulu résumer en elle les plus beaux types de la race.

Leur allure noble, leur taille souple, l'admirable dessin de leurs yeux, leur nez droit faisant suite à la ligne du front, leurs oreilles finement ciselées les révèlent plus grecques que romaines...tous les personnages de... (la) fête calendale, comme tous ceux du Musée, ont été modelés en stuc, et d'après nature, par Monsieur Férigoule (...). Sous les vêtements, sous les parures dont Monsieur Férigoule a orné ses nouveaux modèles, on sent que les corps existent avec toute la puissance du muscle et toute leur fermeté».

Plus de quarante ans après l’ouverture du Museon Arlaten, le conservateur Fernand Benoît fait de nouveau appel à Claude André Férigoule pour la réalisation d’un nouveau diorama, « L’Atelier des couturières », très proche dans l’esprit et la réalisation de ses prédécesseurs.

Ne possédant pas d'autres cartes postales des dioramas je n'ai pu illustres ce chapitre, par contre on les trouve sans peine sur le net

Les terres cuites

Férigoule fit également des petites statuettes représentant des arlésiennes en costume et qui étaient en vente avant guerre dans la bijouterie Fournier-Carrié d’Arles

Jeanne de Flandreysy écrit à propos de ces statuettes (n° 34 du supplément littéraire du dimanche du  Figaro en date du 24/08/1907). 

« Mais le triomphe de M. Férigoule, ce sont ses statuettes de terre cuite. Grâce à lui, nous n'avons plus à envier les divins potiers de Tanagra, puisqu'en dehors de la création plastique des personnages du musée, il vient de ressusciter l'art délicieux et fragile de la statuette. Nous avons vu, en effet, dans son atelier et dans les vitrines de la «Salo Félibranco», du Muséon Arlaten, de délicates figurines, telles que l'Artésienne au rameau, bien dignes d'infléchir leurs jeunes têtes sur les épaules tendrement inclinées des promeneuses béotiennes.….
M. Férigoule a donc rénové cet art tanagréen, qui, dans la statuaire grecque, marque le moment délicieux où la déesse des vieux maitres fait place à la femme et qui accuse non seulement le goût du beau si profond chez la race hellénique, mais qui témoigne encore de son sentiment religieux, de son culte funéraire.…..
En dehors de leur valeur artistique, les statuettes de M- Férigoule auront une valeur documentaire tout comme les dessins de Jules Salles ou de J.-B. Laurens, que l'on admire dans là Galerie Castellane du Muséon Arlaten et qui nous fixent les étapes du costume arlésien à travers les âges. Elles auront été les contemporaines de Mireille, les sœurs sans doute, les filles peut-être de ces divines Provençales, dont un critique disait « Mireille a fait pleurer les plus beaux yeux  d’Arles et d'Avignon. »

voici quelques arlésiennes de Férigoule terre cuites ou bronze mesurent environ 18 cm

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Il s'agit d'un tirage en bronze par Férigoule d'une de ses arlésiennes 

signature et cachet apposés sur les terres cuites

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bartoumiou

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